C’est juste une image ou une image juste ?

C’est juste une image ou une image juste ?

Comme le dit Jean-Luc Godard : “C’est juste une image ou une image juste ?”
Pour beaucoup c’est juste une image, pour Patricia c’est une image juste.
Devant les photos de Patricia Huchot-Boissier on est frappé par leur intérêt plastique, ce qui n’écarte pas la dimension politique, sociologique.
Mais cela ne l’intéresse pas trop de travailler uniquement sur le concept.
Sur le fond au détriment de la forme. 
Et comme je la comprends !
Dans ses photos, il y a l’eau pour le mouvement, le balancement.
Le glissement fluide, comme la mer et le monde tel qu’il devrait être.
Patricia s’attarde sur de menus détails, en apparence insignifiants, avec élégance.
Le résultat est émouvant, ses clichés ne sont pas des clichés.
Patricia enregistre avec une apparente facilité des images d’ici ou d’ailleurs.
Facilité pourquoi pas.
Pourquoi faudrait-il enfanter dans la douleur, cet événement qui n’arrange que les églises, ces refuges de déficients identitaires.
Ou la politique puisqu’il paraît que maintenant ce serait la même chose…
Les églises donc, pour lesquelles, il ne faut pas avoir de facilité dans le savoir, d’ailleurs, il ne faudrait pas de savoir du tout.
Dans la facilité, la virtuosité, le regard est sûr donc libre, il s’est exonéré de la logique productiviste.
Libre.
Pourquoi faudrait-il que le regard et le geste soient laborieux, qu’ils fassent beaucoup d’efforts pour un résultat médiocre ?
Les images de Patricia ne donnent pas l’impression d’être faites avec beaucoup d’efforts.
Tant mieux !
Patricia n’enfante pas dans la douleur, mais dans la couleur.
Couleurs parfois à la limite de la saturation ou “comme” délavées, retravaillées.
Mais non c’est naturel, ce sont les vraies couleurs, les vraies gens.

Patricia s’est aperçue qu’elle continuait un ouvrage commencé une génération plus tôt.
La valeur n’attend pas le nombre des années, mais là, elle a patiemment attendu à qui déposer l’héritage.
 
Ainsi Patricia qui pendant tant d’années a mis son “moi” entre parenthèses pour œuvrer au service des autres, la musique, les plasticiens, peut maintenant enfin s’occuper de son oeuvre.
Phb. Me, comme mi ?

« Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do », ses photos chantent, enchantent.
« Me » comme mis en garde :”Attention j’arrive”, mais en même temps comme mis en confiance : “Ce n’est que moi”.
« Ce n’est que moi », mais c’est déjà beaucoup.
 
Maintenant donc, si j’ose me permettre de ne lui souhaiter qu’une chose : Bondis Cherry !
Michel Fourcade

Ici, là-bas, l’œil à l’affut.

Ici, là-bas, l’œil à l’affut.

Héritière artistique de ma famille selon mon bougre de père (mon grand-père Huchot était photographe, répliqueur durant la guerre de 40) j’ai gardé et développé une approche innée de la photographie. 
Voila le cadre. Le repère. Le point de départ de tous mes possibles. 
A chacun son champ de perception, de captation, de narration… 
L’important n’est-il pas d’écrire ?

 C’est à Clermont-Ferrand que j’apprends et m’éprends des mes premières prises. 
« Tiens, avec ça tu iras loin… » Me voici en photographe au Festival Vidéoformes.
 Puis je met le cap sur Toulouse où, après une période de travail ciblée vers les cérémonies de mariage de différentes cultures, je collabore avec des magasines et autres revues de Jazz, Rock, Folk, Linha Imaginòt…

Aujourd’hui, après 10 ans d’OC-TV.net (co-fondatrice) à rencontrer et filmer les prestations de différents artistes du monde entier, j’éprouve le désir de revenir à la photographie de la vie devant sois. 
De mes nombreux voyages, en Chine, aux Indes, en Turquie, Maroc, Tunisie, Espagne, Portugal, Belgique, Angleterre je veux continuer à témoigner de ces moments intenses passés à partager, saisir des émotions, du sens… Posture. Communication. Passage.
Le photographe transmet la photographie… Être au plus proche des gens autorise une grande sensibilité. Ici, là-bas, l’œil à l’affut.